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LEGO® for Scrum est un atelier interactif conçu pour enseigner les principes et les pratiques de Scrum, en utilisant des briques LEGO®. Ce type d’atelier est souvent organisé dans le cadre de formations Scrum ou de team-building pour aider les participants à mieux comprendre comment Scrum fonctionne dans un environnement amusant et engageant.
Scrum peut parfois sembler complexe et abstrait pour les débutants, mais que diriez-vous d’une méthode d’apprentissage où vous construisez littéralement vos connaissances, brique par brique ? Bienvenue dans l’atelier LEGO® for Scrum, où l’agilité prend forme de manière ludique et interactive. Mais qu’est-ce que LEGO® for Scrum exactement, et pourquoi est-il si efficace pour comprendre les principes agiles ?
Objectifs de l’atelier
J’aime beaucoup animer cet atelier avec des équipes sans expérience agile. Ces sessions sont souvent très révélatrices et enrichissantes, tant pour les participants que pour moi. C’est précisément cette dynamique d’apprentissage et les défis uniques que rencontrent les équipes débutantes qui sont explorés dans cet article, illustrant comment cet atelier peut transformer la compréhension de Scrum.
Compréhension de Scrum
L’objectif principal est d’apprendre les bases de Scrum à travers un projet de construction en LEGO®. Les participants découvrent comment fonctionnent les sprints, les concepts et les rituels en vivant les différentes étapes d’un cycle agile.
Amélioration de la collaboration
L’activité permet également d’encourager le travail d’équipe et la communication efficace entre les membres, ce qui en fait un outil idéal pour le team-building.
Adaptation aux changements
Cette expérience met en lumière la gestion des changements et des imprévus, tout en enseignant comment y répondre de manière agile.
Amélioration continue
Grâce à la pratique, LEGO® for Scrum illustre l’importance de l’amélioration continue et des rétrospectives dans un processus de création.
Engagement et motivation
Enfin, l’atelier crée un environnement d’apprentissage amusant et engageant, renforçant ainsi la motivation et l’implication des participants.
Durée de l’atelier
L’atelier dure généralement entre 2 et 4 heures, en fonction du nombre de participants, d’itérations et des discussions pendant les différentes activités.
Répartition du temps
- Introduction et présentation : 20 minutes
- Formation des équipes : 10 minutes
- Présentation du projet : 15 minutes
- Itération 1 : 20 à 30 minutes
- Itération 2 : 20 à 30 minutes
- Itération 3 : 20 à 30 minutes
- Rétrospective finale et conclusion : 20 minutes
- Pauses : prévoir au moins deux pauses de 10 minutes chacune
Matériel nécessaire
- Briques LEGO® :
- Un assortiment varié de briques de différentes formes, tailles et couleurs.
- Idéalement, un kit LEGO® par équipe (ex : LEGO® Serious Play ou tout autre kit adapté).
- Tableau Blanc ou Paperboard :
- Pour afficher la backlog, les tâches en cours, les notes de rétrospective, etc.
- Post-it et marqueurs :
- Pour noter les user stories, les tâches et les commentaires.
- Cartes de Planning Poker :
- Pour estimer la complexité des user stories.
- Minuteur :
- Pour gérer le temps alloué à chaque activité.
- Espace de travail approprié :
- Tables et chaises disposées de manière à faciliter la collaboration entre les membres de chaque équipe.
Comment ça marche ?
Bien que l’atelier LEGO® for Scrum soit principalement axé sur la pratique et l’interaction, il ne faut pas négliger l’importance d’une base théorique. Avant de se lancer dans les constructions et les itérations, il est essentiel de rappeler brièvement les règles de Scrum et les principes de base. En général, un peu de théorie, les règles, et on est prêt à démarrer l’atelier.
Lors d’une session de LEGO® for Scrum, les participants sont divisés en équipes, chacune jouant le rôle d’une équipe Scrum classique, généralement de 4 à 6 personnes.
En tant qu’animateur, je joue le rôle du Product Owner (PO) définissant les exigences du projet, qui, dans ce cas, peuvent être des structures à construire avec des LEGO®. La backlog contient toutes les fonctionnalités ou structures que les équipes doivent réaliser. Pour les équipes expérimentées, la backlog produit doit être détaillé et priorisé pour refléter les vrais défis rencontrés par les équipes agiles.
Cet atelier peut se décliner de différentes manières : certains choisissent de construire un produit, d’autres une structure, ou tout autre type de création. Personnellement, je préfère orienter l’atelier vers la construction d’une ville. Chaque équipe doit ainsi bâtir des bâtiments afin de réaliser une ville en suivant les exigences que je fournis en tant que Product Owner.
Exemple de backlog produit pour un atelier LEGO® for Scrum :
- Maison – 10 unités
- École – 1 unité
- Hôpital – 1 unité
- Hôtel – 1 unité
- Immeubles – 3 unités
Itération 1
Instructions
Pour la première itération, je me contente de donner une instruction simple à tous les participants : 10 minutes pour construire le plus de maisons en LEGO®. Généralement, ils sont tellement impatients de se lancer qu’ils commencent parfois à construire avant même que j’aie fini mes explications. En se précipitant dans la construction, ils interprètent les tâches à leur manière, sans poser de questions.
À la fin du temps imparti, j’invite tous les participants à me présenter leur travail et à en discuter ensemble.
Revue de Sprint
C’est l’occasion pour moi de leur préciser que nous allons réaliser la Revue de Sprint. Ils me présentent alors ce qu’ils ont construit et partagent comment s’est déroulée cette première itération.
En tant que Product Owner, je fais part aux équipes que leurs constructions ne correspondent pas tout à fait à ce que j’avais en tête pour une maison. Cette remarque les surprend souvent, car ils ne saisissent pas immédiatement la raison de mon insatisfaction.
Lors de la revue, je leur donne mon feedback en précisant que pour moi, une maison se résume à une rangée de briques LEGO® avec des ouvertures pour une porte et une fenêtre, plutôt qu’à une structure en 3D détaillée. Lorsque les équipes me demandent pourquoi cette information n’a pas été communiquée plus tôt, je leur réponds que la question ne m’a jamais été posée.
Je les invite alors à passer à la phase de rétrospective, où nous aurons l’occasion de discuter de ces problématiques et de rechercher des solutions ensemble.
Rétrospective de Sprint
Je leur rappelle le principe de la rétrospective en les invitant à utiliser des post-its pour partager leurs observations. Ils notent ce qui s’est bien passé, ce qui a posé problème, et ce qui pourrait être amélioré pour les prochaines itérations.
En général, lors de la rétrospective, nous revenons sur ce qui n’a pas bien fonctionné, en particulier la réalisation de la construction. Je leur fais remarquer qu’ils se sont lancés tête baissée dans la construction, comme s’ils suivaient un plan invisible, sans même prendre le temps de me demander ce que j’entendais exactement par une maison en LEGO®.
Ils me demandent alors comment ils auraient dû procéder. Plutôt que de leur donner directement la réponse, je leur renvoie la question : « À votre avis, qu’est-il possible de faire pour résoudre ce problème ? » Ils arrivent souvent eux-mêmes à la conclusion qu’ils auraient dû poser des questions. Je leur explique ensuite que tout comme le Product Owner, je suis là pour répondre à leurs questions tout au long de l’itération. J’ajoute que le sprint planning, qui ouvre chaque itération, est justement conçu pour s’assurer que chaque nouvelle fonctionnalité à réaliser soit clairement comprise par toute l’équipe. Souvent, dès la première itération, l’une des actions que l’équipe choisit en fin de rétrospective est de « poser des questions ».
L’échec n’est qu’une opportunité de recommencer la même chose plus intelligemment – Henri Ford
Itération 2
Je lance ensuite l’itération 2 en introduisant le sprint planning.
Planification du sprint
Cette fois-ci, je leur indique que je souhaite qu’ils construisent 10 maisons. Ils me posent des questions sur les spécificités des maisons, et je leur précise qu’une maison doit mesurer au moins 10 briques de hauteur, avec une ouverture pour une porte et une fenêtre. La porte, quant à elle, doit mesurer au moins 2 briques de hauteur pour qu’on puisse « entrer » dans la maison. Je leur demande si tout est clair, et après avoir reçu leur confirmation, ils se lancent dans la construction.
Réalisation
Durant l’itération, parfois, certains viennent me voir avec une première maison pour vérifier si elle répond aux exigences. En fonction du résultat, je leur réponds oui ou non. Mais ce qui importe le plus, c’est que je constate généralement un changement de comportement, avec plus de communication entre eux et moi tout au long de l’itération. Peu à peu, ils commencent à s’organiser plus efficacement et à communiquer davantage au sein de l’équipe. À la fin du temps imparti, j’annonce qu’il est temps de faire la revue.
Revue du sprint
J’examine les différentes réalisations des équipes. Construire 10 maisons en 10 minutes est un véritable défi, et l’équipe doit bien se coordonner pour réussir. Avec un sourire, je leur donne mon feedback : « Pourquoi avez-vous construit autant de maisons ? Je n’en voulais que 10 au total ! » Encore une fois, cette révélation provoque délibérément un certain désarroi, et je prends plaisir à voir leur réaction face à ce défi supplémentaire.
Rétrospective du sprint
Nous pouvons alors passer à la rétrospective de la seconde itération. Nous revenons souvent sur la confusion entre « 10 maisons par équipe » et « 10 maisons au total ». Habituellement, certaines équipes me font remarquer que réaliser 10 maisons dans le temps imparti est difficile. C’est le moment idéal pour discuter de la vélocité et de la capacité de l’équipe. À ce stade, il est possible d’introduire la notion de Planning Poker pour aider à évaluer et à planifier les tâches de manière plus précise.
Comme pour l’itération précédente, nous concluons la rétrospective en procédant à un vote à main levée pour sélectionner une ou deux actions concrètes destinées à améliorer la prochaine itération.
Itération 3
Nous entamons ensuite la troisième itération.
Sprint planning
Je leur explique que, maintenant que j’ai beaucoup de maisons, je souhaite qu’ils construisent une école, un hôtel, un hôpital (évidemment en blanc avec une croix rouge), ainsi que trois immeubles, en fournissant les spécifications associées. À ce moment-là, les équipes commencent à s’organiser pour se répartir les tâches : qui prend l’hôtel, qui s’occupe de l’hôpital, etc. Ils me posent des questions et réfléchissent à ce qu’ils pensent pouvoir accomplir en équipe. Nous constituons ainsi pour chaque équipe une backlog de sprint et définissons un objectif (sprint goal) de cette itération.
Progression
À ce stade de l’atelier, vous aurez généralement déjà réalisé au moins une itération (un sprint), un sprint planning, une revue de sprint, une rétrospective et éventuellement au moins un daily. Vous aurez également abordé les concepts de vélocité, de Planning Poker, de backlog de sprint et sprint goal.
Vous remarquerez que les équipes travaillent de mieux en mieux ensemble. Elles communiquent plus efficacement et s’organisent de manière plus fluide. Selon le temps disponible et les besoins des participants, il est possible de réaliser une quatrième itération. Quelle que soit la durée accordée à l’atelier, il est essentiel de terminer par une clôture pour récapituler les apprentissages et discuter des prochaines étapes.
Le final
Pour conclure l’atelier, nous passons en revue toutes les constructions réalisées et discutons des différences entre les équipes, des approches qu’elles ont adoptées, et des résultats obtenus. Ces discussions permettent de mettre en lumière les diverses méthodes et stratégies employées par les équipes.
Ensuite, je demande aux participants de partager leurs ressentis sur l’expérience. Je les invite à réfléchir sur ce qu’ils ont appris sur Scrum et à discuter de la manière dont ils peuvent appliquer ces leçons. Je prends le temps de les laisser réfléchir à l’importance des cycles courts, de la communication, et des ajustements continus dans Scrum.
Enfin, pour clôturer l’atelier en appliquant les principes de l’agilité jusqu’au bout, nous réalisons une rétrospective de l’atelier lui-même. Nous abordons ce qui a bien fonctionné, ce qui pourrait être amélioré, et comment je pourrais adapter l’atelier à l’avenir. Cette rétrospective permet non seulement de tirer des enseignements pour l’atelier présent, mais aussi de continuer à améliorer le processus pour les sessions futures.
Quelques conseils pour animer l’atelier
Voici quelques conseils pour assurer un déroulement fluide et efficace, tout en maximisant l’apprentissage des participants.
Maintenez un dynamique
Le temps est un élément clé dans cet atelier. Utilisez un chronomètre pour gérer efficacement les sprints. Veillez à ce que chaque activité reste dans les limites de temps définies pour maintenir l’énergie et l’attention des participants. Un rythme soutenu aide à simuler la pression d’un véritable environnement de projet agile.
Encouragez la communication
Une bonne communication est la pierre angulaire de Scrum. Favorisez les échanges au sein des équipes, ainsi qu’entre les équipes et le Product Owner. Incitez les participants à poser des questions, à clarifier les attentes, et à discuter des obstacles. En établissant une culture de communication ouverte dès le début, vous aidez les équipes à mieux collaborer et à résoudre les problèmes plus efficacement.
Soyez flexible
Adaptez l’atelier au niveau d’expérience des participants. Si vous travaillez avec des débutants, prenez le temps d’expliquer les concepts de manière claire et accessible. Pour des équipes plus expérimentées, proposez des défis plus complexes et encouragez l’autonomie dans la gestion des tâches. Distribuez les rôles Scrum au sein des équipes, avec un Product Owner (PO), un Scrum Master (SM), et des Developers, tout en jouant vous-même le rôle de parties prenantes (stakeholders). Cette approche permet d’immerger les participants dans les rôles et responsabilités spécifiques de Scrum, tout en répondant à leurs besoins et en maximisant leur apprentissage.
N’oubliez pas : l’objectif n’est pas seulement de construire en LEGO®, mais aussi de créer un environnement collaboratif où l’apprentissage de Scrum devient une expérience vivante.
Adaptez votre approche
Bien sûr, chaque animateur peut adapter l’atelier selon ses préférences. Il pourrait y avoir autant de façons d’animer l’atelier qu’il y a d’animateurs. Personnellement, je crois que les gens apprennent davantage lorsqu’ils rencontrent des difficultés. C’est pourquoi je tends délibérément des pièges, permettant aux participants d’apprendre les leçons par eux-mêmes plutôt que de simplement leur expliquer ce qu’il faut faire ou éviter.
En quoi cet atelier va-t-il au-delà d’un simple jeu ?
Certains pourraient considérer LEGO® for Scrum comme un simple exercice ludique, mais c’est bien plus que cela. En transformant les concepts abstraits en tâches concrètes, cet atelier permet aux participants de comprendre les mécanismes de Scrum de manière intuitive et mémorable. De plus, en favorisant la communication, la collaboration, et la résolution de problèmes en équipe, LEGO® for Scrum prépare les participants à appliquer ces compétences dans des situations réelles.
LEGO® for Scrum est un atelier innovant et efficace pour apprendre Scrum. En rendant l’apprentissage interactif et engageant, il permet de démystifier les concepts agiles et de les rendre accessibles à tous. Que vous soyez un novice curieux ou un professionnel cherchant à renforcer ses compétences, LEGO® for Scrum offre une manière unique d’explorer et de maîtriser l’agilité.
Pas d’excuses, il y a toujours une alternative !
Je vous imagine déjà en train de penser à des excuses : « Je n’ai pas de LEGO® à la maison ! » Mais pas de panique ! Si vous n’avez pas de briques LEGO® sous la main, vous pouvez tout à fait utiliser d’autres alternatives. Par exemple, les Mega Bloks® ou même les Kapla® fonctionnent tout aussi bien. L’idée, c’est d’avoir des éléments de construction qui permettent de visualiser et de structurer un projet de manière ludique. Alors, aucune excuse, lancez-vous !
Pour aller plus loin et échanger avec d’autres passionnés, n’hésitez pas à rejoindre la communauté LEGO® for Scrum. C’est l’endroit idéal pour partager vos expériences, poser des questions, et découvrir de nouvelles façons d’appliquer Scrum.
Pourquoi ne pas essayer LEGO® for Scrum lors de votre prochain atelier de formation ? Vous pourriez bien découvrir que la clé de l’agilité réside… dans une brique LEGO®.
Et vous, avez-vous déjà participé à un atelier LEGO® for Scrum ? Partagez vos expériences ou posez vos questions dans les commentaires ci-dessous. Je serai ravie de discuter avec vous et d’échanger sur les meilleures pratiques pour animer ces ateliers.
6 commentaires
Merci pour cet article super ludique. J’aime beaucoup l’idée d’utiliser les LEGO pour expliquer les concepts de Scrum de manière concrète et amusante. C’est une façon brillante de rendre les principes agiles plus accessibles et engageants, surtout pour les équipes qui apprennent mieux en pratiquant. Tes explications donnent vraiment envie d’essayer cette méthode en atelier.
Merci beaucoup Jackie pour ton retour ! 😊
C’est vrai que les concepts agiles peuvent être plus fun avec des jeux concrets, et en plus, ça marque les esprits !
Tu viens d’inventer un nouveau jeu de société là ! Top pour comprendre les principes de SCRUM.
Du concret pour comprendre, rien de mieux. A lire ton article, cela m’a fait des rappels bien utiles, merci !
Haha, un jeu de société Agile, pourquoi pas ? Content que l’article t’ait rappelé quelques principes essentiels de Scrum ! Le concret, c’est toujours plus parlant. Merci à toi pour ton commentaire !
Voilà une manière très ludique de se familiariser avec le concept de SCRUM. Les LEGO ajoutent vraiment une autre dimension à l’approche, parce que, qui n’a pas aimé (ou n’aime encore toujours !) ces petites briques fabuleuses !
Merci Jessica ! Totalement d’accord, les LEGO rendent l’apprentissage de Scrum bien plus fun et interactif. Après tout, on reste de grands enfants, non ? 😄